Aspects cliniques des risques psychosociaux

Les risques psychosociaux au travail peuvent avoir des conséquences graves sur la santé mentale et physique des employés. L’anxiété, le trouble de stress post-traumatique (TSPT) et la dépression sont des troubles mentaux couramment associés aux risques psychosociaux au travail. Ces troubles peuvent être causés par des facteurs tels que le stress excessif, la violence, l’intimidation et l’épuisement émotionnel.

1 –  L’anxiété

Quand elle est responsable d’une souffrance clinique significative ou d’une altération du fonctionnement psychologique, social, professionnel, on parle de troubles anxieux.     

                 

Les troubles anxieux sont composés d’un groupe hétérogène (DSM-IV-TR, 2003) :

  • Trouble Anxieux Généralisé (TAG) : tendance pathologique aux soucis
  • Trouble Panique : répétition invalidante d’attaques de panique et anxiété anticipatoire de faire de nouvelles attaques de panique
  • Phobies spécifiques : crise d’angoisse face à des objets ou des situations
  • Anxiété sociale : créée par des situations sociales
  • Trouble Obsessionnel Compulsif (TOC) : angoisse accompagnée d’idées

obsédantes ou de rituels

  • Stress aigu : anxiété aigüe dissociative après un traumatisme
  • Syndrome de Stress Post‐Traumatique (PTSD) : qui peut apparaître après

toute expérience traumatisante, y compris le cancer.

Le TAG occupe la 6ème place dans la liste des troubles psychiatriques par ordre décroissant de fréquence. Il est deux fois plus fréquent chez les femmes que chez les hommes. La prévalence au cours de la vie du TAG est de 15% dans la population générale, et de 3 à 5% sur l’année.

 

Les critères diagnostiques de ce trouble (DSM-IV-TR, 2003), sont :

 

A –  anxiété et soucis excessifs durant au moins 6 mois concernant un certain nombre d’évènements ou d’activités (tel le travail)

B – la personne éprouve de la difficulté à contrôler cette préoccupation

C –  l’anxiété et les soucis sont associés à trois (ou plus) des six symptômes suivants :

  • agitation ou impression d’être surveillé ou à bout
  • fatigabilité
  • difficulté de concentration ou de mémoire
  • irritabilité
  • tension musculaire
  • perturbation du sommeil, …

2–  Le Trouble de Stress Post Traumatique : TSPT

 

Un événement est dit « traumatique » lorsqu’une personne est confrontée à la mort, à la peur de mourir ou lorsque son intégrité physique ou celle d’une autre personne a pu être menacée.

Cet événement doit également provoquer une peur intense, un sentiment d’impuissance ou un sentiment d’horreur (DSM IV TR, 2003). Ce deuxième critère ne sera pas retenu par le DSM V (2013)

Il s’agit d’une exposition à la mort effective, ou à la menace de mort :

 

– en étant directement exposé

– en étant témoin direct

– en étant exposé de manière répétée et /ou extrême à un ou des événements traumatiques

– l’annonce brutale de la survenue violente et brutale d’un décès touchant un membre de la famille ou des amis, est ajoutée dans le DSM V

– elle ne s’applique pas à des expositions indirectes par l’intermédiaire des médias

Il s’agit d’un trouble réactionnel qui peut apparaître à la suite d’un événement traumatique.

Une personne qui développe un trouble de stress post-traumatique présente trois grandes classes de symptômes, (DSM IV TR, DSM V) :

  • Symptômes de reviviscence : Le patient revit continuellement la scène traumatique en pensée ou en cauchemars. 
  • Symptômes d’évitement et d’engourdissement émotionnel :

Le patient cherche à éviter – volontairement ou involontairement, tout ce qui pourrait lui rappeler de près ou de loin le trauma.

  • Symptômes d’hyperéveil :

Le patient est fréquemment aux aguets et en état d’hypervigilance malgré l’absence de danger imminent

Le TSPT complexe comporte, outre ces trois ensembles de symptômes classiques du TSPT simple, deux ensembles de symptômes associés :

  • Symptômes relatifs au sentiment de changement de la vie de soi et d’autrui. (Janoff-Bullmann et Frantz, 1997), le désignent sous les termes de modification de la signification (transformation of meaning. Le monde, après le traumatisme, est désormais perçu comme un environnement incompréhensible, dans lequel le sujet est vulnérable aux malveillances qui peuvent survenir à n’importe quel moment.
  • Symptômes émotionnels forts, non habituels dans le TSPT : tels que la colère (Foa et al., 1995), la culpabilité, la honte, le dégoût, ou la tristesse (Andrews et al., 2000. La présence et l’intensité de ces autres émotions semblent avoir des implications importantes à la fois dans le traitement du TSPT et plus généralement le rétablissement (Dalgleish et Power, 2004). La colère et la honte sont associées à un pronostic plus négatif (Andrews et al., 2000)

L’intensité et la durée du trouble post-traumatique est très variable, allant de quelques semaines à plusieurs années.

3 –  La dépression

 

La prévalence de la dépression dans la population française est d’environ 11% sur la vie antérieure, et serait de 15 à 25% sur l’année en cours. Le risque de récidive à 10 ans est supérieur à 50%. Les critères diagnostiques (DSM- IV- TR, 2003) de ce trouble sont :

A –  au moins 5 des symptômes suivants doivent être présents pendant une même période d’une durée de 2 semaines et avoir représenté un changement par rapport au fonctionnement antérieur ; au moins un des symptômes est soit une humeur dépressive, soit une perte d’intérêt ou de plaisir

  • humeur dépressive présente pratiquement toute la journée, presque tous les jours signalée par le sujet (par exemple : se sent triste ou vide) ou observée par les autres (par exemple : pleure)
  • diminution marquée de l’intérêt et du plaisir pour toutes ou presque toutes les activités, pratiquement toute la journée, presque tous les jours (signalée par le sujet ou observée par les autres)
  • perte ou gain de poids significatif en l’absence de régime (par exemple : modification du poids corporel en un mois excédant 5%) ou diminution ou augmentation de l’appétit presque tous les jours
  • insomnie ou hypersomnie tous les jours
  • agitation ou ralentissement psychomoteur presque tous les jours (constaté par les autres, non limités à un sentiment subjectif de fébrilité ou de ralentissement intérieur)
  • fatigue ou perte d’énergie presque tous les jours
  • sentiment de dévalorisation ou de culpabilité excessive ou inappropriée (qui peut être délirante) presque tous les jours (pas seulement se faire prier ou se sentir coupable d’être malade)
  • diminution de l’aptitude à penser ou à se concentrer ou indécision presque tous les jours (signalée par le sujet ou observées par les autres)
  • pensées de mort récurrentes (pas seulement une peur de mourir), idées suicidaires récurrentes sans plan précis ou tentative de suicide ou plan précis pour se suicider.

 

B – les symptômes ne répondent pas aux critères d’épisode mixte

 

C –  les symptômes traduisent une souffrance cliniquement significative ou une altération du fonctionnement social, professionnel, ou dans d’autres domaines importants, …

 

Il faut donc être plus attentif aux symptômes cognitifs et affectifs :

 

  • Le l’auto‐dévalorisation (vision douloureuse du passé).
  • Le la culpabilité (envahissante, généralisée).
  • Le l’anesthésie affective, l’indifférence.
  • Le la perte de la capacité à prendre plaisir, même minime et au quotidien.

 

En conclusion sur les  aspects cliniques des risques psychosociaux

 

En conclusion, l’anxiété, le trouble de stress post-traumatique (TSPT) et la dépression sont des troubles mentaux couramment associés aux risques psychosociaux au travail. Ces troubles peuvent avoir des conséquences graves sur la santé mentale et physique des employés, affectant leur qualité de vie, leur rendement au travail et leur bien-être général. Il est important de prendre conscience de ces troubles mentaux et de les reconnaître chez les employés. Il est également important de sensibiliser les employés aux risques psychosociaux et de les encourager à demander de l’aide si nécessaire. Enfin, il est crucial d’établir des procédures pour protéger la santé mentale des employés et de créer un environnement de travail sain.

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