Notions d’hypnose

L’état hypnotique est un état de conscience particulier qui n’a rien de magique et qui a toute sa place en médecine générale. « Dans l’état hypnotique, le patient parvient à une perception plus aigüe de ses besoins et de ses capacités…les compréhensions nouvelles qu’il acquiert grâce à l’hypnose améliorent son attitude face à son affection. Le développement rapide d’une relation profonde avec son médecin est également facilité, puisque la confiance en autrui repose, en grande partie, sur une compréhension réelle de soi‐même… , le patient devient beaucoup plus réactif aux idées et il est capable d’accepter des suggestions et de les mettre en œuvre plus volontiers que dans son état de conscience ordinaire. »(Erickson).

Avoir une formation en hypnose éricksonienne modifie inévitablement la perception que l’on se fait. L’approche avec le patient devient différente et plus humaine.

Les études et les protocoles sont nécessaires et indispensables pour pouvoir progresser et améliorer les prises en charge. Cependant, le patient n’est pas une prise de sang, un objectif à atteindre. Sa vie ne se résume pas à sa maladie.

Le patient est unique, le faire rentrer dans une moyenne est voué à l’échec. Croire l’inverse, c’est se voiler la face car les patients savent être résistants ou compliants,  pour faire plaisir à leurs médecins. Nombre de patients se dirigent vers des médecines alternatives ou vers d’autres personnes n’ayant aucune formation médicale : naturopathe, étiopathe, barreur, magnétiseur, …

L’être humain est constitué d’un corps et d’un esprit, et ne s’occuper que de l’un ne suffit pas. Avoir une écoute ne l’est pas non plus. Il est nécessaire de relier les deux, sans interprétation, ni jugement. En s’occupant des deux dès le début d’un symptôme, cela permet d’avoir une relation plus riche, dans la confiance et le respect

mutuel. Le patient se sent entendu, par une personne en face de lui, et qui tient compte de ce qu’il dit : c’est capital.

Apprendre l’hypnose, c’est apprendre à écouter, à accepter tout ce que le patient apporte pour l’utiliser : accepter/utiliser : 2 mots qui résument le principe de l’hypnose éricksonienne.

Le contenu d’une suggestion, est uniquement intéressant dans l’hypothèse qu’il réponde à l’attente du patient qui va agir. Les métaphores sont ce qu’en fait le patient, encore faut-il qu’il les entende.

L’attention au soin, c’est soigner par l’attention

Attention              →                 Focus relationnel                   →                 But, Impact

Un système relationnel, chargé d’une attention humaine, qui influence et potentialise l’effet de tous les actes et toutes les informations qui sont en cours

Les modalités relationnelles entamées, les représentations, les attentes des actes, subissent une influence telle, qu’elles agissent selon les intentions qui les caractérisent.

Il est nécessaire de travailler avec le consentement éclairé du patient. Le soin est un acte illicite, qui ne peut être levé que par le consentement éclairé du patient. Le seul cas d’échappement à cette règle, c’est quand le patient manque de discernement.

 

L’alliance soignant-soigné, doit se faire en permanence

Le soin est un contexte socialement défini et légitimé par son intention et sa fonction : le soulagement

– Légitimité sociale : autorité, compétence

– Fonction sociale : influence, manipulation

– Autorisation personnelle créditée par l’attente du soulagement

Soit un contexte de compétences spécifiques, autorisant la manipulation et l’influence, dans le but d’obtenir un soulagement.

 

La relation humaine, rend le contexte thérapeutique

Le mythe de « Pharmacon », pharaons, tel que le décrivait Platon, c’est l’écriture. On n’est plus dans la relation immédiate, mais par un moyen d’action : l’écriture.

L’hypnose n’est pas un moyen, c’est ce qui se passe chez la personne qui est important. Laisser agir le contexte, c’est laisser agir le patient 

Si la souffrance du patient n’est pas prise en compte, on n’arrivera pas à les éradiquer.

La conscience nous extrait de l’hypnose. Quand on est dans l’hypnose, on n’est pas sur nos règles. L’expérience de la vie ne peut se faire que dans l’instant présent.

  • Hypnos : C’est le dieu qui veille sur le sommeil des humains
  • Thanatos : est le fils de Nyx, le Dieu de la Nuit, et le frère jumeau d’Hypnos, c’est le Dieu de la personnification du sommeil

L’hypnotiseur, c’est celui qui veille sur le sommeil de quelqu’un. Un corps vivant, dans le sommeil, est dans une expérience plus riche, que lors de l’éveil.

Ce qui nous ramène à définir les indications de l’hypnose :   

– l’hypnose n’est indiquée dans aucune pathologie                                                                                                

– c’est une indication à une relation avec l’existence                                                                                                

– on n’aura jamais de patient qui fait avec                                                                                                

– on aura des patients qui ont du mal à faire avec : une phobie, un trauma, …

– on doit s’intéresser aussi bien à la relation qu’a cette personne avec l’expérience

La souffrance est une expérience de réclusion par rapport à ce qui va venir. Exemple : la douleur chronique, je ne peux plus vivre avec elle, je ne veux plus d’angoisse, je ne veux plus de cette douleur. Donc l’indication, c’est la difficulté de la personne de faire avec : la peur, la douleur, la souffrance, … Ce qui est important, c’est ce que perçoit la personne

Charcot ne cherchait pas s’il y avait un traumatisme, mais plutôt à faire oublier le traumatisme. La mise en scène de l’hypnose : c’est d’accompagner la personne qui va ailleurs. Regarde ce point devant toi, regarde ce qui se passe, … C’est la relation avec cette expérience qui est importante, c’est comment l’aider à faire avec : la douleur, l’anxiété, …

On ne supprime rien : on mélange, on rajoute, … L’usage de l’hypnose : c’est toutes les situations ou le patient a des difficultés de faire avec. Ce qui est important aussi, c’est de savoir, qu’est-ce qui lui permet de se réapproprier l’expérience

La Clinique Médicale

18ème et 19ème siècles : ce qui nous détermine, se trouve en nous et non pas dans les choses spirituelles, religieuses, … C’est la naissance de la médecine clinique : aller chercher ce qui se passe dans le corps : Laennec. On va trouver dans le corps malade, où il y’a les causes de la maladie : les tissus qui se transforment, … Avec la tradition hippocratique, la souffrance de la maladie est teintée de la personnalité du malade. Ce dernier doit s’exprimer librement, d’où la notion de secret médical (le permettant). Il faut se méfier de la subjectivité du malade pour aller à l’objectivité de la maladie. Donc le malade n’est pas fiable, pour faire le diagnostic de sa maladie.

1940-1950 : on ne peut pas se fier à ce que dit le malade, mais on ne peut pas se fier au médecin aussi, donc introduction d’une nouvelle vague : la médecine par l’évidence (EBM).

Un des principes de la médecine éthique : c’est la relation de confiance. Or aujourd’hui, on est dans une relation de méfiance

Effets des différents facteurs

Les changements extra thérapeutiques, (le patient vient avec) :                                      40%

Les facteurs communs non spécifiques, (l’alliance thérapeutique) :                                 30%

Les attentes thérapeutiques :                                                                                            15%

Les techniques thérapeutiques :                                                                                        15%

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